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peut constater, sous ce rapport, dans une race ou dans l’autre, ne présentent qu’un caractère individuel qui s’explique plutôt par l’âge, les habitudes et la profession. Tel Hercule de foire, blanc ou noir, mangeant bien, buvant sec, bien entraîné, aura toujours une conformation génitale autrement vigoureuse, autrement forte qu’un travailleur de cabinet, noir ou blanc. La fréquence du fonctionnement produit aussi son effet sur le développement de l’organe en question, comme il en est pour tous les autres membres du corps. La cause des différences est donc plus physiologique qu’ethnologique. Il faudrait encore ajouter aux raisons mentionnées plus haut, celles du régime alimentaire et même de la quantité de nourriture que l’on consomme. L’insuffisance d’alimentation a là dessus une influence positive. Le père de la physiologie moderne, le grand Haller, voulant vérifier les effets produits sur l’organisme par une alimentation insuffisante a fait les observations suivantes : « Sœpè tentavi ob podagram, semper sensi debilitatem universam, ad labores Veneris inertius[1]. »

La question est évidemment trop complexe pour qu’on se contente d’une assertion dénuée de toute valeur scientifique, lorsqu’il s’agit de réfuter un fait dont l’importance est de premier ordre.

Pour que le professeur Broca fut conduit à s’accrocher à des branches si faibles, dans l’océan d’inconnues ou il s’était aventuré, en abandonnant l’opinion commune, il faut qu’il se soit trouvé bien embarrassé. Malgré tout ce que pourront dire les polygénistes, afin de faire admettre l’infécondité du croisement entre les blancs et les noirs, il y aura toujours une preuve contraire à leur théorie, preuve plus éloquente que toutes les fleurs de la rhétorique, plus

  1. Haller, Elementa physiologiœ.