Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont rencontrés, les races se sont constamment croisées, à ce point qu’on a droit de se demander s’il existe encore des races pures, ont rattaché a cette loi la doctrine de l’unité de l’espèce humaine. En effet, sans cette unité spécifique de l’humanité, il serait impossible d’expliquer les croisements eugénésiques qui ont émaillé la surface du globe de plus de couleurs humaines qu’il n’y a de nuances dans l’arc-en-ciel.

Il fallait donc aux polygénistes faire la preuve du contraire ; démontrer que les espèces différentes peuvent produire entre elles des générations indéfiniment fécondes, ou bien que les différentes catégories humaines ne donnent pas toujours par leur croisement des produits doués d’une fécondité continue.

Je négligerai intentionnellement la première partie de la démonstration essayée par Broca. Elle ne nous intéresse pas suffisamment, malgré sa haute importance au point de vue des principes. Il faut aussi déclarer que je ne me suis pas arrêté spécialement sur les questions de l’hybridité animale ; car je connais trop peu de faits y relatifs, pour pouvoir examiner la justesse ou l’insignifiance des arguments invoqués. Je pense pourtant que, malgré toutes les raisons alléguées par l’illustre savant, il restera toujours à ses adversaires une objection capitale. C’est que le croisement eugénésique des diverses espèces qu’il a étudiées, a toujours été provoqué par l’influence de l’homme. Et il faut encore remarquer qu’on n’a jamais pu obtenir la sécurité des résultats, puisque aucune de ces espèces hybrides n’est jamais devenue assez nombreuse pour qu’on puisse les compter autrement que comme des faits de simple curiosité. Tout le temps qu’on n’aura pas encore rencontré des croisements spontanés et féconds, entre espèces distinctes, et à l’état sauvage, il semble qu’on doive s’abstenir de toute conclusion formelle, d’autant plus que les natura-