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quand il ne se donne pas le mal d’étudier attentivement les faits.

« Les nerfs n’étant que des faisceaux de conducteurs isolés et indépendants, il n’est pas étonnant que parfois un filet émané d’un nerf puisse s’accoler a un tronc nerveux voisin et que dans ce cas la constitution intime de ce dernier ne soit pas toujours la même ; on comprend dès lors que des filets d’une paire crânienne ou rachidienne peuvent quelquefois se juxtaposer à ceux d’une autre paire crânienne plus ou moins rapprochée, pour gagner ensemble leur destination ultime. Les fibres nerveuses primitives n’en accompliront pas moins chacune leur rôle physiologique spécial, mais la manière dont elles gagnent l’organe auquel elles sont destinées peut varier. C’est ainsi, sans nul doute, que peuvent s’expliquer les résultats différents et contradictoires que les physiologistes ont obtenus dans la section des troncs nerveux[1]. »

Aussi est-il fort probable que ceux qui ont précipitamment avancé que le système nerveux périphérique de l’Éthiopien est plus développé que chez l’Européen, se soient trouvés en face d’une de ces juxtapositions de deux filets nerveux, si bien confondus qu’on peut facilement les prendre pour une seule et même extrémité nerveuse. De là une généralisation qui vient à l’encontre de toutes les données zootaxiques. Car s’il existait une opposition de plan aussi tranchée dans la configuration du système nerveux du noir comparé à celui du blanc, ce fait créerait entre ces hommes une différence non-seulement spécifique, mais encore générique. C’est une conclusion à laquelle personne n’a voulu aboutir.

Rien n’est aussi peu prouvé que le balancement du système circulatoire dont parle M. Figuier. Aussi bien n’y

  1. Beaunis et Bouchard, Anatomie descriptive.