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qu’elle tienne peu de comptedes concession que le latin vulgaire, la basse latinité, et les écrivains franais du XIIe au XVIe siècle avaient faites à la prononciation, on remarque une tendance à s’écarter de l’orthographe des Cahiers de remarques rédigés par Renier des. Marais ; elle fait quelques sacrifices à la nécessité de simplifer, qui est propre au génie de notre langue et à sa prosodie. Aussi la lecture, d’après ces principes mixtes de 1694, devait étre fort difficile, par suite de la multiplicité de ces consonnes ramenées du latin du siècle d’Auguste, consonnes qui tantôt se prononçaient et tantôt ne se prononçaient point. Ronsard, ainsi que le grand Corneille, tous deux véritablement Français, avec des idées et des sentiments antiques, avaient mieux compris l’organisme de notre langue. C’est un grand Ihonneur pour l’Académie d’avoir osé, dès 1740, se déjuger elle-même en renonçant aux règles et aux idées théoriques qu’elle avait adoptées en 1694, et d’avoir su rentrer dans la voie de la tradition et de la vérité pratique.