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contanter, contantement, contarmpter, continance, deus (duo), cheveus, barreaus, chevaus, et leurs similaires.

Nathaniel DUEZ, grammairien polyglotte, fit paraître en 1669 un Dictionnaire françois-italien, fort bien imprimé à Leyde Chez Jean Elsevier. Son orthographe, conforme en général à celle de Robert Estienne et de ses continuateurs, renchérit même en certains cas sur ceux-ci par une nouvelle intrusion de lettres destinées à figurer de plus près l’orthographe latine et grecque. Ce glossaire.eontient 20,000 mots environ.

César OUDIN, secrétaire interprète du roi pour les langues étrangères, publia en 1660 à Bruxelles le Trésor des deux langues, françoise et espagnolle. Ce lexique est encore un calque, au point de vue de l’orthographe, de celui qu’Estienne avait publié 120 ans plus tôt.

César-Pierre RICHELET, auteur d’un Dictionnaire françois publié, à Genève en 1680, était aussi versé dans les langues anciennes que dans les langues modernes, l’italien et l’espagnol entre autres. Son dictionnaire, dont les premières éditions sont devenues rares et précieuses, est du plus haut intérêt. L’auteur s’exprime ainsi dans son avertissement : « Touchant l’orthographe, on a gardé un milieu entre l’ancienne et celle qui est tout à fait moderne et qui défigure la langue. On a seulement retranché de plusieurs mots les lettres qui ne rendent pas les mots méconnoissables quand elles en sont otées, et qui, ne se prononçant pas, embarrassent les étrangers et la plupart des provinciaux.

« On a écrit avocat, batistère, batême, colère, mélancolie, plu, reçu, revue, tisanne, trésor, et non pas advocat, baptistère, baptême, cholère, mélancholie, pleu, receu, reveuë, ptisane, thrésor.

« Dans la rame vue on retranche l’s qui se trouve après un e clair, et qui ne se prononce point, et on met un accent aigu sut l’e clair qui accompagnait cette s ; si bien que présentement on écrit desdain, détruire, répondre, et non pas desdain, destruire, respondre.

« On retranche aussi 1’s qui fait la silabe longue, et qui ne se prononce pas, soit que cette s se rencontre avec un e ouvert, ou avec quelque autre lettre, et on marque cet e ou cette autre lettre d’un circonflexe qui montre que la silabe est longue. On écrit apôtre, jeûne, tempête, et non pas apostre, jeusne, tempeste. Cette dernière façon d’orthographier est contestée. Néanmoins, parce qu’elle empéche qu’on ne se trompe à la prononciation et