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toi ma confiance, détourne de sa vie les coups des méchants, délivre la terre des hommes insensés. » Feridoun s’apprêta aussitôt à marcher ; mais il voulut tenir son plan secret. Il avait deux frères, ses nobles compagnons, tous deux plus âgés que lui ; l’un s’appelait Kejanousch, l’autre Purmajeh le joyeux. Feridoun s’ouvrit à eux, leur disant : « Hommes de cœur, ayez bonne espérance, le ciel ne tourne que pour le bien, et la couronne royale nous sera rendue. Amenez-moi des forgerons habiles pour me fabriquer une lourde massue. » Lorsqu’il leur eut dit ces paroles, ils se levèrent tous les deux, et coururent au bazar des forgerons ; et tous ceux qui désiraient acquérir un nom se présentèrent devant Feridoun, qui prit aussitôt un compas, avec lequel il figura la forme de la massue, en traçant sur la terre un dessin qui représentait une tête de buffle. Les forgerons se mirent à l’œuvre, et lorsque la lourde massue fut achevée, ils apportèrent devant le futur roi la massue resplendissante comme le soleil dans le ciel. Il approuva le travail des forgerons ; il leur donna des habits, de l’or et de l’argent ; il leur donna des espérances brillantes, et beaucoup de promesses d’un plus bel avenir, disant : « Quand j’aurai mis sous la terre le serpent, je laverai la poussière de vos têtes, je ferai régner la justice sur toute la terre, en invoquant le nom de Dieu le très juste. »