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pées de ses cris, vous auriez dit qu’il s’élevait dans la salle, entre lui et moi, une montagne de fer ; et lorsqu’il s’est frappé la tête de ses deux mains, chose étonnante ! mon cœur a été comme brisé. Je ne sais ce qui en arrivera, car personne ne peut connaître le secret des sphères du ciel. »

Lorsque Kaweh fut sorti de la présence du roi, la foule s’assembla autour de lui à l’heure du marché ; il criait, demandant du secours et appelant le monde entier pour obtenir justice. Il prit le tablier avec lequel les forgerons se couvrent les pieds quand ils frappent avec le marteau, il le mit au bout d’une lance, et fit lever la poussière dans le bazar. Il marchait avec sa lance en criant : « Ô hommes illustres, vous qui adorez Dieu, vous tous qui avez de l’affection pour Feridoun, qui désirez vous délivrer des liens de Zohak ; allons tous auprès de Feridoun, et reposons-nous dans l’ombre de sa majesté ! Déclarez tous que votre maître est un Ahriman, et dans son cœur ennemi de Dieu ; ce tablier sans valeur et sans prix nous fera distinguer les voix de nos amis et celles de nos ennemis. » Il s’avançait au milieu des braves, et une troupe considérable se formait autour de lui. Il apprit dans quel endroit était Feridoun ; il marcha tête baissée, allant tout droit vers ce lieu. Ils arrivèrent ainsi en face du palais du jeune roi ; lorsqu’ils l’aperçurent de loin, ils poussèrent un cri de tonnerre.