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et le trône et une armée qui obéit à ses ordres ; quand il le veut, cent mille hommes de chaque province viennent combattre pour lui. Le parti que tu veux prendre n’est pas conforme aux usages de ta famille, ni propre à satisfaire ton désir de vengeance. Ne regarde pas le monde avec les yeux de la jeunesse ; car quiconque s’abreuve du vin de la jeunesse, ne voit dans le monde que lui-même, et, dans son ivresse, livre sa tête au vent. Puissent tes jours être toujours beaux et heureux ! Ô mon fils, souviens-toi de mon conseil, et regarde comme du vent toute chose, excepté les paroles de ta mère. »



HISTOIRE DE ZOHAK ET DE KAWEH


Zohak ne cessait jour et nuit de parler de Feridoun ; la peur avait courbé sa haute stature, son cœur était en angoisse à cause de Feridoun. Il arriva qu’un jour il s’assit sur son trône d’ivoire, et mettant sur sa tête la couronne de turquoises, il appela auprès de lui tous les grands de tous les pays, pour en faire un appui à sa domination. Il parla ainsi aux Mobeds : « Ô vous, hommes vertueux, nobles et prudents ! J’ai un ennemi secret, comme tous les sages le savent. Je ne méprise pas un ennemi