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uns des gardes impurs de Zohak le rencontrèrent un jour, le prirent et l’amenèrent lié comme une panthère devant Zohak, qui mit fin à ses jours. La prudente mère de Feridoun (elle se nommait Firanek, c’était une femme illustre qui brûlait d’amour pour son fils), ayant vu le malheur qui avait frappé son mari, prit la fuite, et, le cœur navré, courut en pleurant au jardin où se trouvait la fameuse vache Purmajeh, dont le corps brillait d’une si grande beauté. Elle se lamenta devant le gardien de ce jardin, et lui dit en inondant son sein de larmes de sang : « Prends cet enfant qui a besoin de lait, et donne-lui un asile pendant quelque temps ; reçois-le de sa mère et sers-lui de père ; nourris-le du lait de cette belle vache. Si tu veux une récompense, ma vie est à toi ; et je te donne mon âme pour garantie de tout ce que tu peux désirer. » Le gardien de la forêt et de la belle vache répondit à Firanek à l’âme pure : « Je serai devant ton fils comme un esclave, je remplirai le devoir que tu m’imposes. » Alors la mère lui confia l’enfant, en lui donnant les conseils les plus convenables. Pendant trois ans, ce protecteur plein de prudence nourrit l’enfant du lait de la vache, comme aurait fait un père.

Mais Zohak ne se fatiguait pas de sa recherche, et le monde se remplissait de discours sur la vache. Un jour la mère arriva en courant au jardin, et dit