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pleins de douleur. Ils se dirent : « Si nous lui révélons ce qui doit arriver, son âme s’en ira tout d’un coup, et pourtant sa vie est un bien inappréciable ; et si nous ne lui révélons pas son avenir, alors il nous faudra dire adieu à la vie. » Ainsi se passèrent trois jours sans que personne osât donner un avis. Le quatrième jour, le roi s’emporta contre les Mobeds, qui devaient lui montrer la voie à suivre, et les menaça de les faire pendre tout vifs, s’ils ne voulaient pas lui faire connaître l’avenir. Tous les Mobeds baissaient leurs têtes ; leurs cœurs étaient brisés, leurs yeux pleins de sang.

Mais parmi ces grands, remplis de prudence, il y en avait un dont l’esprit était clairvoyant, dont la conduite était droite, un homme plein de sagesse et de vigilance ; son nom était Zirek : il était supérieur à tous ces Mobeds ; son cœur se serra et ne trembla point ; il délia sa langue devant Zohak, et lui dit : « Vide ta tête de vent, car nul n’est enfanté par sa mère que pour mourir. Il y a eu avant toi beaucoup de rois dignes du trône de la puissance, ils ont eu beaucoup de soucis et beaucoup de joies, et, leurs longs jours écoulés, ils sont morts. Quand tu serais un rempart de fer solidement fondé, la rotation du ciel te briserait également, et tu disparaîtrais. Il y aura quelqu’un qui héritera de ton trône, et qui renversera ta fortune. Son nom sera Feridoun, et il sera pour la terre un ciel au-