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V


ZOHAK


Zohak, s’étant emparé du trône des rois, y resta mille ans ; le monde entier se soumit à lui, et un long espace de temps se passa ainsi. Les coutumes des hommes de bien disparurent, et les désirs des méchants s’accomplirent. La vertu était méprisée, la magie était en honneur, la droiture demeurait cachée, le vice se montrait au grand jour. Les Divs étaient puissants à faire le mal, et l’on n’osait parler de ce qui est bien qu’en secret. On tira du palais de Djemschid deux innocentes femmes, tremblantes comme les feuilles du peuplier, toutes les deux, filles de Djemschid. Elles étaient comme la couronne pour la tête des femmes : Schehrinaz était le nom d’une de ces femmes voilées ; l’autre s’appelait Arnewaz, et sa face était comme la face