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telligence et très illustre, qui aimait à étudier les temps anciens et à recueillir les récits des temps passés. Il fit venir de chaque province un vieux Mobed, de ceux qui avaient rassemblé des parties de ce livre, et leur demanda l’origine des rois et des guerriers illustres, et la manière dont ceux-ci, au commencement, ordonnèrent le monde qu’ils nous ont laissé dans un état si misérable. Les grands récitèrent devant lui, l’un après l’autre, les traditions des rois et les vicissitudes du monde. Il écouta leurs discours et en composa un livre digne de renom ; c’est là le souvenir qu’il laissa parmi les hommes, et les grands et les petits célébrèrent ses louanges. »

L’ouvrage de Danischwer contenait l’histoire de la Perse depuis Kaïoumors jusqu’à Khosrou Parviz, et portait le titre de Khodaï-nameh ou Livre des Rois.

Survint, au VIIe siècle, la conquête de la Perse par les Arabes ; le recueil de Danischwer étant tombé entre les mains des vainqueurs parmi les trésors de Iezdedjird, il fut envoyé au khalife Omar qui voulut en prendre connaissance et en fit traduire quelques parties. Satisfait par cet aperçu, il ordonna que l’on en fît une traduction complète en arabe ; mais quand on en vint aux passages relatifs au culte du feu et à l’histoire de Zal et du Simurgh, le khalife, se rétractant, déclara que c’était un mélange de bon et de mauvais qu’il ne pouvait approuver. Le manuscrit fut, en conséquence, rejeté dans la masse du