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qui réjouissait son cœur ; il avait coutume de se lever avant le jour, pour se préparer à la prière, et de se laver secrètement, dans le jardin, la tête et le corps, sans avoir même un serviteur pour porter son flambeau. Le vil Div perverti creusa dans ce chemin une fosse profonde, couvrit le précipice avec des broussailles, et répandit de la terre dessus. La nuit vint, et le chef des Arabes, ce prince puissant et glorieux, alla vers le jardin ; et lorsqu’il se fut approché du lieu où était la fosse, son étoile pâlit : il tomba dans le fossé et se brisa misérablement. Ainsi périt cet homme bon et pieux. Jamais il n’avait traité avec dureté son fils pour aucune action bonne ou mauvaise. Il l’avait élevé avec tendresse et avec soin ; il était content de lui, et lui donnait des trésors ; et c’est ainsi que son fils malheureux et méchant ne voulut pas répondre à sa tendresse comme il aurait dû, ne fût-ce que par honte. Il se rendit complice du meurtre de son père. J’ai entendu dire par un sage que même un mauvais fils, fût-il un lion féroce, n’ose verser le sang de son père. S’il y a un mot à cette énigme, c’est chez la mère que l’investigateur peut en apprendre le mystère. Ainsi s’empara le vil, le criminel Zohak du trône de son père ; il mit sur sa tête la couronne des Arabes, et gouverna son peuple en bien et en mal.

Ahriman, voyant ces choses accomplies, trama