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que moi ; c’est moi qui ai fait naître l’intelligence dans l’univers, et jamais le trône glorieux des rois n’a connu un maître comme moi ; c’est moi qui ai parfaitement ordonné le monde, et la terre n’est devenue ce qu’elle est que par ma volonté. C’est à moi que vous devez votre nourriture, votre sommeil, votre tranquillité ; c’est à moi que vous devez vos vêtements et toutes vos jouissances. Le pouvoir, le diadème et l’empire sont à moi. Qui oserait dire qu’il y a un roi autre que moi ? J’ai sauvé le monde par les médecines et les remèdes, de sorte que les maladies et la mort n’ont atteint personne : tant que le monde aura des rois, qui d’entre eux pourrait éloigner la mort, si ce n’est moi ? C’est moi qui vous ai doués d’âme et d’intelligence ; et il n’y a que ceux qui appartiennent à Ahriman qui ne m’adorent pas. Maintenant que vous savez que c’est moi qui ai fait tout cela, il faut reconnaître en moi le créateur du monde. » Tous les Mobeds laissaient tomber leur tête, personne ne savait que répondre.

Après ce discours, la grâce de Dieu se retira de lui, et le monde se remplit de discorde. Chacun détourna sa face de la cour du roi, aucun des grands ne resta auprès de lui, et pendant vingt-trois ans ils tinrent l’armée dispersée et loin de la cour. Quand la raison ne se soumet pas à Dieu, elle amène la destruction sur elle-même et s’anéantit. Un homme