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ordres, personne n’ose se soustraire à son pouvoir. » Lorsque je fus éveillé, je me levai aussitôt : que m’importait que la nuit fût obscure? Je me levai, je prononçai des vœux pour ce roi. Comme je n’avais point de pièces d’argent à verser sur sa tête, j’y versai ma propre âme; je me disais : Ce rêve aura son accomplissement ; car la gloire de Mahmoud est grande dans le monde. Rends hommage à lui, qui rend hommage à Dieu ; bénis cette fortune qui veille, ce diadème et ce sceau royal. Son règne a converti la terre en un jardin printanier, l’air est rempli de pluie, la terre est pleine de beauté, la pluie l’arrose dans le temps opportun, le monde est semblable au jardin d’Irem. Tout ce qui est beau dans l’Iran est dû à sa justice ; partout où il y a des hommes, ils sont tous ses amis. Dans les fêtes, c’est un ciel de bonté ; dans la guerre, c’est un dragon avide de combat ; son corps est d’un éléphant furieux, et son âme est d’un Gabriel ; sa largesse est comme une pluie de printemps ; son cœur est comme les eaux du Nil. Le pouvoir de ceux qui lui veulent du mal par envie est vil à ses yeux comme une pièce d’argent. La couronne et les trésors ne lui ont pas donné d’orgueil ; les combats et le travail n’ont pas trou- blé la sérénité de son âme. Tous ceux qui sont éclairés, tous ceux qui sont nobles, tous ceux qui sont bons, tous sont dévoués au roi, tous se sont ceints d’obéissance et de fidélité envers lui, et chacun d’eux