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plendir comme un rubis. Le désert semblait être de brocart, et un trône de turquoise apparut. Un roi semblable à la lune y était assis, une couronne sur la tête au lieu de casque. Une armée était rangée sur deux milles de longueur ; à la gauche du roi étaient sept cents éléphants féroces ; devant lui se tenait respectueusement un pur Destour, montrant au roi le chemin de la foi et de la justice. Mon esprit fut confondu de la splendeur du roi, de ces éléphants de guerre, d’une telle armée. Lorsque je vis la face du roi, je demandai aux grands : Est-ce le firmament et la lune, ou est-ce un trône et une couronne? Est-ce le ciel étoile devant lui, ou une armée ? L’un d’eux me répondit : « C’est le roi de Roum et de Hind, qui règne depuis Kanoudj jusqu’à la mer de Sinde ; dans l’Iran et dans le Touran, tous sont ses esclaves. La vie de tous dépend de ses ordres et de sa volonté. Il a ordonné le monde avec justice, et après cela il s’est mis la couronne sur le front ; c’est le maître du monde, Mahmoud, le grand roi. Il fait que la brebis et le loup boivent dans le même abreuvoir. Depuis Cachemire jusqu’à la mer de la Chine, les rois lui rendent hommage ; et le premier mot que prononce, dans son berceau, l’enfant qui mouille sa bouche du lait de sa mère, est : Mahmoud ! Rends-lui hommage, toi qui sais parler et qui cherches par lui un nom immortel. Personne ne désobéit à ses