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grande éloquence et d’un esprit brillant. Il annonça le dessein de mettre en vers ce livre, et le cœur de tous en fut réjoui. Mais il aimait de mauvaises compagnies ; il vivait oisif avec des amis pervers, et la mort l’assaillit subitement et posa sur sa tête un casque noir. Il suivait son penchant vers les mauvais ; il leur abandonnait son âme douce, et ne put se réjouir du monde un seul jour. Tout à coup la fortune l’abandonna, et il fut tué par la main d’un esclave. Il périt, et son poëme ne fut pas achevé ; et la fortune, qui avait veillé sur lui, s’endormit pour toujours. O Dieu, pardonne-lui ses péchés, et place-le haut dans ton paradis.



COMMENT LE POËME FUT ENTREPRIS


Lorsque mon âme se fut détournée de ce souvenir de lui, elle se tourna vers le trône du maître du monde. Je désirais obtenir ce livre pour le traduire dans ma langue. Je le demandais à un grand nombre d’hommes ; je tremblais devant la rotation du temps, craignant que si ma vie n’était pas longue, je ne fusse obligé de le laisser à un autre. D’ailleurs, mon trésor pouvait m’échapper ; il pouvait ne se trouver personne qui payât le prix de mon labeur : car le monde était rempli de combats, et le temps n’était