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plus connaître le contentement. » Ainsi parle un homme, vertueux et intelligent, des paroles duquel se nourrit le sage : « Quiconque n’obéit pas à la « raison, se déchirera lui-même par ses actions ; le « sage l’appelle insensé, et les siens le tiennent pour « étranger. » C’est par l’intelligence que tu as de la valeur dans ce monde et dans l’autre, et celui dont la raison est brisée tombe dans l’esclavage. La raison est l’œil de l’âme, et si tu réfléchis, tu dois voir que, sans les yeux de l’âme, tu ne pourrais gouverner ce monde. Comprends que la raison est la première chose créée. Elle est le gardien de l’âme ; c’est à elle qu’est due l’action de grâces, grâces que tu dois lui rendre par la langue, les yeux et les oreilles. C’est d’elle que te viennent les biens et les maux sans nombre. Qui pourrait célébrer suffisamment la raison et l’âme ? et si je le pouvais, qui pourrait l’entendre? Mais comme personne ne peut en parler convenablement, parle-nous, ô sage, de la création du monde. Tu es la créature de l’auteur du monde, tu connais ce qui est manifeste et ce qui est secret. Prends toujours la raison pour guide, elle t’aidera à te tenir loin de ce qui est mauvais ; cherche ton chemin d’après les paroles de ceux qui savent, parcours le monde, parle à tous ; et quand tu auras entendu la parole de tous les sages, ne te relâche pas un instant de l’enseignement. Quand tu seras parvenu à jeter tes regards sur les branches de