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le lion que le roi était en chemin avec Zal, des éléphants et un cortège. Le messager arriva en peu de temps auprès de Mihrab, et lui rapporta ce qu’il avait vu et entendu. Mihrab l’écouta avec joie, et sa joue devint rouge comme la tulipe pourprée. Il fit sonner les trompettes d’airain et lier les timbales sur le dos des éléphants, il orna son armée comme l’œil du coq, il la fit précéder d’éléphants de guerre et de musiciens, et le pays devint un paradis d’une frontière à l’autre, tant il y avait d’étendards de soie de toute couleur, rouges, verts, jaunes et violets ; et tel était le bruit des trompettes et des harpes, des clairons et des tambourins, que tu aurais dit : « Est-ce le jour suprême ? est-ce le jour de la résurrection, ou un jour de fête ? »

Mihrab s’avança ainsi jusqu’à ce qu’il vît Sam ; il descendit alors de cheval et courut vers lui à pied, et le Pehlewan du monde le prit dans ses bras et lui demanda comment le sort l’avait traité. Le roi de Kaboul rendit ses hommages tant à Sam qu’à Zal, puis il remonta sur son cheval rapide, semblable à la nouvelle lune qui brille au-dessus d’une montagne. Il posa sur la tête de Zal une couronne d’or ornée de joyaux, et tous arrivèrent à Kaboul riants et joyeux, et parlant d’anciennes aventures. Il résonnait dans toute la ville tant de cymbales indiennes, de lyres, de harpes et de trompettes, que tu aurais dit que les portes et les murs rendaient des