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cier Dieu tel qu’il est : il ne te reste qu’à te ceindre d’obéissance. Dieu pèse l’âme et la raison ; mais lui, comment pourrait-il être contenu dans une pensée hardie ? Comment pourrait-on célébrer le Créateur dans cet état, avec ces moyens, avec cette âme et cette langue ? Il ne te reste qu’à te contenter de croire à son existence, et à t’abstenir de vaines paroles ; adore, et cherche le vrai chemin, et sois attentif à obéir à ses commandements. Puissant est quiconque connaît Dieu, et sa connaissance rajeunit le cœur des vieillards ; mais la parole ne peut percer ce voile, et la pensée ne peut pénétrer jusqu’à l’être.



LOUANGE DE L’INTELLIGENCE


C’est ici, ô sage, le lieu où il convient de parler de la valeur de l’intelligence. Parle et tire de ta raison ce que tu sais, pour que l’oreille de celui qui t’écoute s’en nourrisse. L’intelligence est le plus grand de tous les dons de Dieu, et la célébrer est la meilleure des actions. L’intelligence est le guide dans la vie, elle réjouit le cœur, elle est ton secours dans ce monde et dans l’autre. La raison est la source de tes joies et de tes chagrins, de tes profits et de tes pertes. Si elle s’obscurcit, l’homme à l’âme brillante ne peut