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teur du monde ; tu n’as voulu parler que de la lune décroissante, qui disparaît de temps en temps pendant une nuit. Maintenant je vais tirer du fourreau la parole concernant les deux cyprès sur lesquels un oiseau a établi ses nids. Depuis le signe du Bélier jusqu’à celui de la Balance, le monde tient cachées les ténèbres ; mais quand il passe de ce signe dans le signe du Poisson, alors les ténèbres et l’obscurité l’enveloppent. Les deux cyprès sont les deux côtés du ciel sublime, d’où nous viennent la joie et la tristesse ; sache que l’oiseau qui vole au-dessus est le soleil, et que les craintes et les espérances du monde dépendent de lui. Enfin la ville située sur la montagne est le monde éternel, et le lieu où l’on rend compte de sa vie ; le hallier est ce monde transitoire, lieu de plaisirs et de peines, de richesse et de travail ; c’est celui-ci qui compte les moments de ta vie, et qui tantôt en prolonge la durée, tantôt en tranche le cours. Il s’élèvera un vent accompagné d’un tremblement de terre, et le monde se remplira de bruit et de cris de douleur. Il nous faudra alors laisser tous nos travaux dans le hallier, et nous élever vers la ville haute. Un autre jouira des fruits de nos peines, et lui aussi ne restera pas, mais passera. Il en a été ainsi dès le commencement, il en sera toujours de même, et cette vérité ne vieillira pas : si notre bagage consiste