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vança vers lui, baisa la terre et invoqua sur lui la grâce de Dieu ; il resta longtemps le visage contre terre, et le roi plein de bonté lui donna son cœur. Le roi ordonna qu’on le relevât de la poussière et qu’on versât du musc sur lui ; Zal l’illustre s’approcha du trône du roi, et le puissant maître du monde lui demanda : « Ô fils du Pehlewan, comment as-tu supporté ce chemin difficile, et le vent et la poussière ? » Zal répondit : « Par l’effet de ta grâce tout est en bon état, ta puissance rend les peines douces comme la musique. » Le roi prit la lettre de Sam, il sourit et fut plein de bonne humeur et de grâce, il la lut et répondit : « Tu as augmenté une ancienne douleur de mon cœur ; mais quoique la lettre touchante que m’a écrite ton vieux père, dans le souci de son âme, me fasse beaucoup de peine, je consens à sa demande, je n’écouterai aucun soupçon, ni grand, ni petit. Je ferai tout ce que tu souhaites, puisque tel est ton désir et ton but. Reste quelque temps auprès de moi, pour que je prenne conseil sur ce qui te regarde. »

Les cuisiniers apportèrent une table d’or, et le roi des rois s’y assit avec Zal ; il ordonna à tous les grands de s’asseoir à la table du roi du peuple, et après qu’ils eurent achevé de dîner avec lui, on plaça du vin devant le trône d’un autre appartement. Le vin étant bu, le fils de Sam monta un cheval à frein d’or, il partit et passa la longue nuit, le