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entendu son serment et ses paroles pleines de droiture, et ses promesses, baisa la terre et, se relevant, lui dévoila avec vérité tous ses secrets : « Je suis, ô Pehlewan, de la famille de Zohak, et la femme du vaillant Mihrab à l’âme brillante. Je suis de même la mère de Roudabeh au visage de lune, sur laquelle Zal verse son âme. Toute ma famille se tient devant Dieu le saint, dans la nuit sombre, jusqu’à ce que le jour dissipe les ténèbres, invoquant les grâces de Dieu sur toi, sur Zal et sur le roi maître du monde. Je suis venue pour savoir quel est ton désir, et qui sont tes ennemis et tes amis dans Kaboul. Si nous sommes méchants et de mauvaise race et indignes de ce royaume, me voici devant toi dans ma tristesse ; tue ceux qui le méritent, enchaîne ceux qu’il faut que tu enchaînes, mais ne brûle pas le cœur de ceux de Kaboul qui sont innocents, car une telle action changerait le jour en nuit. » Sam écouta ces paroles ; il vit devant lui une femme de bon conseil et d’un esprit brillant, dont la joue était comme le printemps, la stature comme un cyprès, la taille comme un roseau, la démarche comme celle d’un faisan. Il lui répondit : « Mon serment est inviolable, et dût-il m’en coûter la vie, toi et le Kaboul et tous ceux qui t’appartiennent, vous resterez joyeux de cœur et sains de corps ; de même j’approuve que Zal recherche une compagne telle que Rouda-