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dita dans son esprit fertile en ressources. Elle s’avisa dans son cœur d’un moyen, car elle était ingénieuse en plans et en conseils, puis elle courut auprès du roi, qui ressemblait au soleil, croisa ses mains sur son sein et lui dit : « Écoute une parole de moi ; si tu veux faire autre chose, tu le feras. Si tu as des trésors pour sauver ta vie, donne-les, et sache que cette nuit enfantera quelque chose. Quelque longue que soit une nuit, son obscurité ne dure pas longtemps ; le jour paraîtra, quand le soleil commencera à briller, et le monde ressemblera à un sceau de rubis de Badakhschan. » Mihrab répondit : « Ne conte pas au milieu des hommes de guerre de vieux contes ; dis ce que tu sais, lutte pour ta vie, ou résigne-toi à te revêtir d’une robe sanglante. » Sindokht lui dit : « Ô puissant roi ! il se peut que tu n’aies pas besoin de mon sang. Il faut que j’aille auprès de Sam, il faut que je tire cette épée du fourreau ; je lui dirai ce qu’il convient de dire, et l’esprit assaisonnera mes paroles crues. Je fournirai les ruses, tu fourniras les présents et tu m’abandonneras les trésors que tu as accumules. » Mihrab lui répondit : « Voici la clef : il ne faut jamais ménager ses richesses ; prépare des esclaves et des chevaux, un trône et une couronne, et prends-les avec toi. Il se peut qu’alors Sam ne brûle pas le pays de Kaboul à cause de nous, et que son cœur, de même qu’il a été dessé-