Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/285

Cette page n’a pas encore été corrigée

vrir les portes des villes ; qui fait jouir chacun d’une part de joie, qui tient dans sa main le drapeau de Feridoun, et qui tue le tigre fier et courageux. Les hautes montagnes deviennent par les coups de ta massue comme la poussière sous les sabots de ton cheval qui porte haut la tête. Par la honte de ton cœur et par la pureté de ta foi, tu mènes ensemble à l’abreuvoir le loup et la brebis. Je suis un esclave qui ose t’approcher, j’ai atteint deux fois soixante ans ; une poussière de camphre me couvre la tête, c’est le diadème que le soleil et la lune m’ont donné. J’ai ceint mes reins de héros comme un esclave ; j’ai combattu les magiciens, manié la bride, vaincu les braves et frappé de la massue. Personne dans le monde ne connaît un cavalier tel que moi ; et lorsque j’ai porté ma main sur la lourde massue, la gloire des braves du Mazenderan s’est éclipsée. N’eussé-je, moi qui porte la tête plus haut que les plus fiers, laissé d’autres traces dans le monde que la destruction de ce dragon qui sortit du lit du Kaschaf et rendit la terre nue comme la main, cela suffirait à ma gloire. Sa longueur égalait la distance d’une ville à une autre, sa largeur remplissait l’espace d’une montagne à une autre. Les hommes tremblaient devant lui, ils étaient au guet jour et nuit. Je vis que l’air était vide d’oiseaux, et la face de la terre privée de bêtes sauvages. Le feu du dragon brû-