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dos des drapeaux ornés de belles couleurs, de rouge, de jaune et de violet.

Aussitôt que Destan fils de Sam vit son père, il mit pied à terre et courut vers lui ; les grands, tant du côté du roi que de celui du prince, descendirent de cheval. Zal baisa la terre, et son père lui parla longuement ; puis Zal remonta sur son cheval arabe semblable à une haute montagne brillante d’or. Tous les grands s’avancèrent vers lui pleins de soucis, et lui dirent : « On a exaspéré ton père contre toi, demande-lui pardon et ne montre pas d’orgueil. » Zal répondit : « Ceci ne me fait pas peur, car l’homme n’a d’autre fin que le tombeau. Mais si mon père se conduit comme un homme de sens, il ne détruira pas une parole par une autre. Vous verrez que je lui parlerai avec amour et que je ferai couler des larmes de honte sur ses joues. » Ils chevauchèrent ainsi jusqu’au palais de Sam, le cœur ouvert et en joie. Sam le cavalier descendit, et admit sur-le-champ son fils en sa présence. Zal s’approcha de son père, baisa la terre en étendant les bras, invoqua les grâces de Dieu sur Sam le héros, et les larmes de ses yeux effacèrent les roses de ses joues : « Puisse le Pehlewan au cœur prudent être heureux ! puisse son esprit ne s’attacher qu’à la justice ! Ton épée brûle le diamant, la terre pleure le jour où tu combats ; quand ton cheval bondit au jour de la bataille, ton armée, ordi-