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lui dit : « Ô femme pleine de prudence ! agis toujours comme tu as agi et ne délie pas ta langue. Ne laisse jamais passer une parole sur tes lèvres, et porte ton secret sous la terre. » Sindokht s’assura que sa fille était tellement séparée du monde, qu’elle ne pouvait recevoir les conseils de personne ; puis elle alla se coucher dévorée par ses soucis ; tu aurais dit que sa peau se fendait sur son corps.



MIHRAB APPREND l’AVENTURE DE SA FILLE


Mihrab revint de la cour tout joyeux, car Zal avait beaucoup parlé de lui. Il trouva la noble Sindokht couchée, les joues pâles, le cœur agité. Il lui demanda : « Qu’as-tu vu ? dis-le-moi. Les deux feuilles de rose de ton visage, pourquoi ont-elles pâli ? » Elle répondit à Mihrab : « J’ai pensé longuement à ce palais que nous habitons, à ces richesses, à ces chevaux arabes caparaçonnés, à nos trésors, à ce jardin, à ces amis qui font le bonheur de notre cœur, à ces esclaves dévoués au roi, à ce parc, à cette résidence royale, à la beauté de notre cyprès élancé, à notre grand nom, à notre sagesse et à notre prudence. Malgré notre splendeur et notre loyauté, tout ceci doit peu à peu disparaître ; il faudra, contre notre gré, l’a-