Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/263

Cette page n’a pas encore été corrigée

et courant vers Roudabeh rapide comme le vent, et lui donna nouvelle de cette grande joie. Roudabeh au visage de Péri versa des pièces d’argent sur la femme et la fit asseoir sur un siège orné d’or ; puis elle donna à son émissaire, pour cette bonne nouvelle, un vêtement complet ; ensuite elle apporta une tiare blanche dont l’étoffe ne se voyait pas, tant elle était couverte de rubis et d’or, et l’or même ne paraissait pas sous les pierres précieuses. Elle apporta encore une belle bague de grand prix brillante comme Jupiter dans le ciel, et envoya ces deux présents à Destan fils de Sam, avec maint salut et maint message. La femme quitta la chambre de Roudabeh et arriva dans la grande salle ; mais Sindokht la guettait, et, la voyant, dit à haute voix : « D’où viens-tu ? réponds à toutes mes questions et ne cherche pas à me mentir. De temps en temps tu passes devant moi, tu entres dans cette chambre sans me regarder, et mon cœur a conçu des soupçons sur ton compte. Ne veux-tu pas dire si tu es la corde ou l’arc ? » La femme eut peur ; son visage devint comme la sandaraque ; elle tremblait et baisa la terre devant Sindokht, en disant : « Je suis une pauvre femme qui gagne son pain comme elle peut. Je vais dans les maisons des grands, où l’un m’achète des vêtements et l’autre des joyaux. Roudabeh, qui demeure dans cette chambre, a désiré des ornements et m’a demandé