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chose qui me brise le cœur, et qu’il m’est impossible d’approuver à la face du peuple ; mais si mon père, qui est un brave et un dragon courageux, veut exaucer la prière de son serviteur, tout ira bien. Mon cœur s’est enflammé d’amour pour la fille de Mihrab, j’ai été dévoré comme d’un feu ardent. Les astres sont mes compagnons dans la nuit sombre, et mon état est tel que mon sein ressemble aux flots de la mer. Je suis hors de moi par cette grande douleur, et tout le peuple pleure sur moi. Quoique mon cœur ait tant souffert par l’injustice, je ne veux pourtant rien faire que par tes ordres. Qu’ordonnes-tu maintenant, ô Pehlewan du monde ? Délivre mon âme de cette douleur et de cette angoisse ! Le roi a entendu cette parole du Mobed, qu’un joyau sortira de l’obscurité ; il ne peut se dégager de son serment, et j’espère qu’il consentira que je fasse ma femme de la fille de Mihrab, selon le droit, la coutume et la foi. Mon père se rappellera que lorsque Dieu, le maître du monde, m’a rendu à lui en me ramenant du mont Alborz, il a promis devant le peuple que jamais il ne s’opposerait à un désir de mon âme. Maintenant tu connais le désir auquel mon cœur est enchaîné. »

Un cavalier semblable à Adergueschasp partit de Kaboul avec trois chevaux pour aller auprès de Sam. Zal lui donna ses ordres, et lui dit : « Si l’un