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qui fait redoubler le vent du champ de bataille et pleuvoir le sang de nuage noir, qui demande des couronnes et des ceintures d’or, qui place les rois sur leurs trônes d’or, qui par sa bravoure acquiert une gloire infinie, à qui ses prouesses font porter haut la tête. Au jour du combat, il n’y a et il n’y aura pas de cavalier comparable à Sam fils de Neriman. Je suis devant lui comme un esclave ; mon âme et mon cœur sont remplis d’amour pour lui. Je suis né de ma mère tel qu’il m’a vu, et depuis ce temps le ciel n’a amené sur moi que des injustices. Mon père était vêtu mollement d’étoffes de castor et de soie, et moi je fus porté par le Simurgh sur les montagnes de l’Hindostan, où ma seule prière était qu’il m’apportât de la proie et qu’il me comptât parmi ses petits. Ma peau était brûlée par le vent, et de temps en temps la poussière me couvrait les yeux. On m’appelait le fils de Sam, mais Sam était assis sur un trône, et moi dans un nid. Puisque les décrets de Dieu l’avaient ainsi ordonné, j’ai été obligé de marcher dans cette voie. Personne ne peut échapper à la volonté de Dieu, quand même il volerait et s’élèverait dans les airs ; quand même, dans sa bravoure, il broierait de ses dents le fer des lances, et que la peau du lion se fendrait à sa voix ; il faudra qu’il se soumette aux ordres de Dieu, quand même ses dents seraient des enclumes. Il m’est arrivé une