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cun homme de sens ne niera que ce ne soit un devoir religieux, et non une chose dont on doive rougir. Qu’en dit maintenant le Mobed prévoyant ? qu’en disent les sages ? » Les Mobeds et les grands tenaient leurs lèvres fermées, et la parole était enchaînée sur la langue des sages ; car Zohak était le grand-père de Mihrab, et le cœur du roi était plein de colère contre eux. Nul n’osa parler ouvertement, car on n’a jamais vu le miel mêlé au poison. Zal, n’entendant aucune réponse, se fâcha et s’y prit d’une autre manière. « Je sais, dit-il, que vous me blâmerez si vous examinez ce que j’ai fait ; mais quiconque veut faire sa volonté est destiné à encourir beaucoup de blâme. Si vous voulez me guider dans cette affaire, et aviser aux moyens de me délivrer de cette chaîne, je ferai pour vous dans le monde, quand il s’agira de bonté, de bienfaits, de justice, ce que jamais les grands n’ont fait pour les petits, et jamais je ne vous accablerai de malheur. » Tous les Mobeds s’empressèrent de lui répondre, tous lui souhaitèrent le repos et l’accomplissement de ses vœux, en disant : « Nous sommes tous tes esclaves, et notre étonnement ne nous a point abattus. Qui peut être abaissé ou relevé par une chose pareille ? L’honneur du roi ne peut souffrir par une femme. Mihrab, quoiqu’il ne soit pas ton égal en rang, est puissant et brave, et n’est pas de petite importance ; et quoiqu’il soit