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et toute chose précieuse n’acquiert sa valeur que par lui ; s’il n’y avait pas de couples dans le monde, toutes les facultés des êtres resteraient ignorées ; de plus, nous n’avons jamais vu, suivant la religion, qu’un jeune homme ait été sans épouse ; enfin quiconque est issu d’une race puissante resterait farouche s’il n’avait pas une compagne. Qu’y a-t-il de plus beau qu’un héros dont le cœur est réjoui par des enfants ? et quand le temps de sa mort arrive, il renaît dans ses fils ; par eux son nom subsiste dans le monde, et l’on dira : « Voilà le fils de Zal, qui était fils de Sam ; il fera l’ornement du trône et de la couronne ; le nom du père a passé, mais la fortune est demeurée au fils. Tout ceci est applicable à moi ; ce sont les roses et les narcisses de mon jardin. Mon cœur est troublé, la raison m’a quitté ; dites ce qui peut guérir mon mal. Je n’en ai parlé que lorsque ma passion est devenue grande, et que mon cerveau et ma raison en ont souffert. Tout le palais de Mihrab est le siège de mon amour, et son pays est pour moi comme les sphères du ciel. Mon cœur est épris de la fille de Sindokht. Que dites-vous ? Sam sera-t-il content ? Que dites-vous ? Le roi Minoutchehr en sera-t-il joyeux ? Y verra-t-il une fantaisie de jeunesse ou un crime ? Tous, grands et petits, quand ils cherchent une compagne, ne font que se tourner vers ce que la foi et la coutume exigent. Au-