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pleine de majesté ; une épée était suspendue sur sa poitrine, un diadème de rubis couvrait sa tête. Roudabeh ne pouvait se rassasier de sa vue et tenait sur lui ses deux yeux, admirant sa taille et ses bras, sa grâce et sa force qui brisait un rocher sous sa massue comme une branche d’épines, et la beauté de ce visage qui vivifiait les âmes ; plus elle le regardait, plus son cœur s’enflammait. Il ne cessa de la baiser et de l’embrasser et de s’enivrer. Y a-t-il un lion qui ne chasse pas l’onagre ? Le roi dit à la belle au visage de lune : « Ô cyprès au sein argenté et parfumé de musc ! quand Minoutchehr entendra cette aventure, il ne l’approuvera pas, et Sam fils de Neriman entrera en colère ; il lèvera la main et bouillonnera de colère contre moi ; mais je ne mets aucun prix à ma vie et à mon corps ; je les tiens pour choses viles et me vêtirai sans peine du linceul. Ainsi je jure devant Dieu le seigneur, le dispensateur de la justice, que jamais je ne manquerai à ma foi envers toi. Je me présenterai devant Dieu et l’invoquerai ; je le prierai comme font les hommes dévoués à son culte, dans l’espoir qu’il éloignera du cœur de Sam et du roi de la terre toute colère, toute inimitié et toute haine. Le Créateur écoutera mes paroles, et tu seras à la face du monde mon épouse. » Roudabeh lui répondit : « Et moi de même, je jure devant le maître de la foi et de la religion que nul ne sera mon sei-