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parut longue comme une année. Les belles arrivèrent à la porte du palais, tenant chacune en main deux branches de rosier. Le gardien de la porte les vit, et se mit à les gronder ; ses paroles étaient dures, son cœur était serré : « Vous êtes hors du palais à une heure indue ; je m’étonne que vous sortiez. » Les idoles se préparèrent à lui répondre ; elles trépignèrent, dans leur embarras, en disant : Le jour d’aujourd’hui est un jour comme les autres, et il n’y a pas de Div pervers dans le jardin de roses. Le printemps est venu, nous cueillons des roses dans le jardin, et cherchons dans les champs des tiges de lavande.» Le gardien répondit : «Il ne faut pas faire aujourd’hui ce que vous faisiez quand Zal, le chef de l’armée, n’était pas encore à Kaboul, et quand la terre n’était pas encore couverte de ses tentes et de son armée. Ne voyez-vous pas que le roi de Kaboul quitte à cheval son palais dès l’aube du jour et qu’il passe la journée à aller et venir pour voir Zal ? car ils sont grands amis. S’il vous voyait ainsi tenant des roses à la main, il ne tarderait pas à vous abaisser jusqu’à terre. » Les idoles de Tharaz entrèrent dans le palais, s’assirent à côté de la lune et lui dirent en secret : « Jamais nous n’avons vu un lion pareil à lui ; sa « joue est comme la rose, son visage et ses cheveux