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ces idoles de Tharaz au visage de Péri, aux joues de roses, s’avancèrent et l’adorèrent. Le roi leur fit des questions sur la taille et le visage de ce cyprès, sur son langage, sa mine, son intelligence et son esprit, pour savoir si elle était digne de lui. « Dites-moi tout, et gardez-vous de me tromper. Si vous me dites la vérité, je vous comblerai d’honneurs ; mais si je soupçonne une seule fausseté, je vous ferai jeter sous les pieds des éléphants. » Les joues des esclaves devinrent rouges comme la sandaraque, et elles baisèrent la terre devant le roi. Une d’entre elles, plus jeune d’années, mais pleine d’éloquence et de cœur, répondit à Zal : « Jamais mère, parmi les grands, ne mettra au monde un enfant ayant la mine et la taille de Zal, sa pureté de cœur, sa sagesse et sa prudence ; mais s’il y avait un autre homme, ô vaillant cavalier, qui eût ta stature et ton bras de lion, Roudabeh au beau visage serait votre égale à tous deux ; c’est un cyprès argenté rempli de couleurs et de parfums, une rose et un jasmin de la tête aux pieds, c’est l’étoile du Iemen au-dessus d’un cyprès ; tu dirais que ses traits versent du vin, et que toute sa chevelure est d’ambre. Du dôme argenté de sa tête tombent jusqu’à terre, par-dessus les roses de ses joues, les lacets de l’embuscade ; sa tête est tissue de musc et d’ambre ; son corps est pétri de rubis et de joyaux ; les boucles et les tresses de ses cheveux