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le cœur du brave. Il dit au jeune homme au visage de lune : « Va, et dis à ces esclaves de rester un instant dans le jardin, peut-être remporteront-elles avec leurs roses des joyaux ; il ne faut pas qu’elles retournent au palais sans que je les charge secrètement d’un message. » Il choisit dans son trésor de l’argent et de l’or, des joyaux, et cinq pièces de brocart précieux à sept couleurs, et ordonna qu’on les leur portât secrètement et sans en parler à personne. Les esclaves allèrent auprès des cinq jeunes filles au visage de lune, porteurs de paroles pleines de chaleur, et chargés de pièces d’or et de trésors. Ils leur remirent l’or et les joyaux au nom de Zal le Pehlewan, et une des esclaves dit au messager au visage de lune : « Une parole ne restera jamais secrète si elle ne demeure pas entre deux personnes ; entre trois, il n’y a déjà plus de secret, et quatre, c’est une multitude. Ô homme de sens et de bonnes intentions, dis à ton maître qu’il se confie à moi s’il a un secret à dire. » Les jeunes filles se dirent entre elles : « Le lion est entré dans le filet ; les vœux de Roudabeh et ceux de Zal s’accomplissent ; un sort heureux nous a guidées. » Le trésorier aux yeux noirs qui, en cette affaire, était le confident de son maître, revint auprès du roi, et lui rapporta en secret toutes les paroles qu’il avait entendues de ces enchanteresses. Le roi alla vers le jardin de roses, et s’approcha des jeunes filles de Kaboul, et