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dans le monde une lune comparable à elle. Nous sommes venues de Kaboul ; nous sommes venues auprès du roi de Zaboulistan, dans le dessein de réunir ces lèvres de rubis aux lèvres du fils de Sam ; ce serait une chose convenable et à souhaiter, que Roudabeh devînt la compagne de Zal. » Quand le page au beau visage eut entendu ces paroles des esclaves, ses joues devinrent couleur de rubis, et il leur répondit : « La lune convient bien au soleil brillant. Quand l’univers veut réunir deux êtres, il ouvre le cœur de chacun d’eux à l’amour ; quand il veut les sépare*, il n’a pas besoin de discours, il emporte soudain l’un loin de l’autre ; il sépare ouvertement, il lie secrètement, et l’un et l’autre est dans sa nature. Quand un homme de cœur veut conserver la pureté de son épouse, il la garde dans le repos et dans le secret ; et pour que sa fille ne s’avilisse pas, il faut qu’elle n’entende que de bonnes paroles. Voici ce qu’a dit à sa femelle un faucon mâle, lorsqu’elle couvait ses œufs et étendait ses ailes dessus : Si tu fais sortir une femelle de cet œuf, tu ôteras au père l’envie d’avoir des petits. »

Le page s’en retourna en souriant, et le fils illustre de Sam lui demanda : « Que t’ont-elles dit, que tu souris ainsi en ouvrant tes lèvres et en montrant tes dents argentées ? » Il raconta au Pehlewan ce qu’il avait entendu, et la joie rajeunit