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rivière, et les jeunes filles se trouvèrent sur l’autre rive conversant entre elles sur le Destan. Elles cueillirent des roses sur la rive, et elles en remplirent leur sein ; leurs joues étaient comme un jardin de roses. Elles allèrent de tous côtés cueillant des fleurs, et lorsqu’elles se trouvèrent en face des tentes du roi, Zal les aperçut de son trône élevé, et demanda qui étaient ces adoratrices de roses. Celui à qui il avait parlé lui répondit : « Ce sont des esclaves que la lune du Kaboulistan aura envoyées du palais de Mihrab à l’âme brillante dans le jardin de roses. » Zal l’entendit, son cœur bondit ; son amour était tel qu’il ne put rester en place. Le héros qui désirait la possession du monde se dirigea en toute hâte vers le rivage, accompagné d’un esclave. Quand il vit les jeunes filles sur l’autre rive, il demanda un arc à son esclave et étendit son bras. Il était à pied, comme s’il fût sorti pour chasser ; il vit un oiseau aquatique sur la rivière. L’esclave aux joues de rose tendit l’arc et le remit dans la main gauche du héros. Zal poussa un cri pour faire lever l’oiseau, et tira aussitôt sa flèche. Il abattit l’oiseau qui tournait en cercle, et dont le sang tombait par gouttes et rougissait l’eau. Zal ordonna alors à l’esclave de passer à l’autre rive et d’aller lui chercher la proie qu’il avait abattue. L’esclave traversa la rivière sur une barque et s’approcha des jeunes filles. Une d’elles s’adressa au page au visage de lune, et lui