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la colère, elle dit : « Votre résistance est vaine ; vos paroles ne valent pas la peine d’être écoutées. Mon cœur s’est égaré sur une étoile ; comment pourrait-il se plaire avec la lune ? Celui à qui convient la poussière ne regarde pas la rose, quoique la rose soit plus prisée que la poussière ; et quiconque trouve pour son cœur un remède dans le vinaigre ne trouverait dans le miel qu’une augmentation de douleur. Je ne veux pas du Kaisar, ni du Faghfour de la Chine, ni d’un prince du pays d’Iran : mais Zal, le fils de Sam, est mon égal en stature ; il a des épaules, des bras et des mains de lion. Qu’on l’appelle vieux ou jeune, c’est en lui que se repose mon âme et mon cœur ; personne autre ’aura de place dans mon âme ; ne me parlez jamais que de lui. Sans que je l’aie vu, son amour m’a blessé le cœur. C’est l’ami que j’ai choisi sur ce que j’ai entendu raconter de lui. Je cherche son amour non à cause de ses cheveux ou de ses traits, mais à cause de sa valeur. » Les esclaves connurent tout son secret, lorsqu’elles entendirent les cris de son âme déchirée, et lui répondirent d’une voix : « Nous sommes tes esclaves, nous t’aimons de cœur, nous sommes tes servantes. Considère maintenant les ordres que tu nous donneras, ils ne peuvent conduire qu’au bonheur. » Une d’elles dit : « Ô cyprès ! prends garde que personne n’apprenne cette affaire. Puisses-tu avoir pour