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et beau comme un paradis. Sindokht, ouvrant ses lèvres et montrant ses dents de perles, demanda à Mihrab : « Comment te portes-tu aujourd’hui ? Puisse la main du malheur être impuissante contre toi ! Quel homme est ce fils de Sam à la tête de vieillard ? Est-ce du trône ou du nid qu’il se souvient ? Se comporte-t-il comme un homme ? suit-il les traces des braves ? » Mihrab lui répondit : « Ô cyprès au sein argenté, au visage de lune ! personne dans le monde, parmi les héros pleins de bravoure, n’ose suivre les traces de Zal. Jamais on n’a vu dans un palais la peinture d’un homme ayant des bras, maniant les rênes et se tenant à cheval comme lui. Il a le cœur d’un lion et la force d’un éléphant ; ses deux mains sont comme les flots du Nil ; assis sur le trône, il verse de l’or ; engagé dans le combat, il fait voler des têtes. Ses joues sont rouges comme les fleurs de l’arghawan ; il est jeune d’années et vigilant, et son étoile est jeune. Dans le combat, c’est un crocodile malfaisant ; à cheval, c’est un dragon aux griffes aiguës. Il marque la terre de sang dans sa haine, il brandit le poignard brillant ; son seul défaut est que ses cheveux sont blancs, et cependant les malveillants n’osent lui faire aucun reproche. La blancheur de ses cheveux lui sied, on dirait qu’elle ensorcelle les cœurs. » Roudabeh entendit ces paroles, ses yeux brillèrent, sa figure devint rouge comme la