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de toutes parts, rempli de grâces, d’agréments et de charmes. » Ce discours fit bondir le cœur de Zal, et le repos et la prudence l’abandonnèrent. Quand l’homme a une fois quitté le chemin du bien, comment y reviendrait-il de sa nouvelle voie ?

La nuit vint, mais Zal restait assis, pensif et triste, tant était grand son souci pour une femme qu’il n’avait jamais vue. Lorsque le soleil darda ses rayons au-dessus des montagnes et que le monde parut comme un cristal transparent, Destan fils de Sam ouvrit les portes de sa cour, et les grands vinrent avec leurs épées au fourreau d’or. Ils se rangèrent dans la cour du Pehlewan, et pendant que les nobles cherchaient la place que leur donnait leur rang, Mihrab le roi de Kaboul se dirigea vers la tente de Zal, maître du Zaboulistan, et aussitôt qu’il fut près de la cour, on entendit de la porte l’ordre de lui ouvrir le passage. Le héros, semblable à un arbre chargé de fruits nouveaux, s’avança vers Zal dont le cœur se réjouit ; Zal le salua et lui assigna la première place dans l’assemblée, puis il lui dit : « Demande ce que lu désires, que ce soit u mon trône ou mon sceau, mon épée ou ma couronne. » Mihrab lui répondit : « Ô roi qui portes haut la tête, roi victorieux, à qui tous obéissent ! je n’ai qu’un seul désir dans ce monde, et son accomplissement ne te sera pas difficile ; c’est