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barbe et ta tête sont blanches comme la feuille du tremble. Dieu t’a toujours comblé de ses grâces, mais tu perds ses dons par ton injustice. Abjure donc toute relation avec le Créateur, puisque ton corps prend chaque jour une couleur nouvelle. Tu as rejeté ton fils, mais il est devenu le pupille de Dieu qui a plus de tendresse pour lui qu’une nourrice, pendant que tu es dénué de toute miséricorde. » Sam poussa un cri, dans son sommeil, comme un lion furieux qui tombe dans un filet. Ce rêve lui fit craindre que le sort ne lui réservât une leçon de malheur.

Aussitôt qu’il fut réveillé, il appela auprès de lui les sages, rangea les chefs de son armée et se mit en marche en toute hâte vers les montagnes pour réclamer celui qu’il avait rejeté. Il vit un rocher qui s’élevait jusqu’aux Pléiades, et qui semblait vouloir arracher les étoiles. Sur le rocher s’élevait un nid immense que la mauvaise influence de Saturne ne pourra jamais atteindre ; des troncs d’ébène et de sandal y étaient fixés, et des branches d’aloès y étaient entrelacées. Sam regarda ce rocher et la puissance du Simurgh, et la hauteur de son nid. C’était un palais dont le faîte montait jusqu’aux étoiles, et qui n’était construit ni à l’aide d’une scie, ni en pierre, ni en terre. Il y vit un jeune homme de haute taille qui lui ressemblait, et qui faisait le tour du nid. Frappant la terre de son front, il adressa