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les rochers et la poussière, les poissons et les crocodiles qui vivent dans l’eau, tous élèvent leurs petits et font parvenir à Dieu leurs actions de grâces. Mais toi, tu violes la reconnaissance que tu dois à Dieu pour ses bienfaits, en abandonnant cet enfant innocent. Ses cheveux blancs jettent ton cœur dans l’angoisse, mais ils ne sont pas un déshonneur pour un corps brillant et pur. Ne dis pas qu’il ne vit plus. Prépare-toi et lève-toi pour le chercher ! car un être sur lequel Dieu a jeté un regard ne périra pas par le froid ni par la chaleur. Tourne-toi vers Dieu pour demander pardon, car c’est lui qui guide vers le bien et vers le mal. »

Le Pehlewan devait donc s’acheminer le lendemain en toute hâte vers le mont Alborz, et lorsque la nuit fut devenue sombre, il voulut dormir, car il était impatient de partir, tant son cœur était soucieux. Il vit dans un nouveau rêve que sur une montagne de l’Hindostan on élevait un drapeau de soie. Un beau jeune homme parut, suivi d’une grande armée. A sa gauche se tenait un Mobed, à sa droite un sage de grand renom. Un de ces deux hommes s’avança vers Sam et lui parla avec sévérité : « Ô homme impur et sans crainte de Dieu, as-tu donc dépouillé toute honte devant le maître du monde ? Si un oiseau te convient pour nourrice de ton fils, à quoi te sert ta haute dignité ? Si des cheveux blancs sont un crime dans un homme, ta