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que Dieu t’a donné : n’ouvre pas ton âme à l’ingratitude, et ton cœur à la méchanceté. »

Sam le cavalier descendit de son trône et alla vers l’appartement de ses femmes, dans le Noubehar. Il y vit un enfant d’une rare beauté, mais avec une tête de vieillard, tel qu’il n’en avait jamais vu, ni connu par ouï-dire. Tous les poils de son corps étaient blancs comme la neige, mais son visage était vermeil et beau. Lorsque Sam vit son enfant aux cheveux blancs, il perdit tout à coup tout espoir dans ce monde. Il avait grandement peur qu’on ne rît de lui, et il quitta le chemin de la sagesse pour une autre voie. Il leva la tête droit vers le ciel, et demanda pardon de ses actions, disant : « Ô toi, qui es au-dessus de toute injustice et de tout malheur ! ce que tu as ordonné est toujours une source de bonheur ! Si j’ai commis une faute grave, si j’ai suivi la foi d’Ahriman, j’espère que, touché de mon repentir, le Créateur du monde m’accordera en secret sa grâce. Mon âme sombre se tourmentera de sa honte, et mon sang ardent bouillira dans mes veines, à cause de cet enfant qui ressemble à la race d’Ahriman, avec ses yeux noirs et ses cheveux semblables au lis. Quand les grands viendront et me questionneront sur son compte, que diront-ils de cet enfant de mauvais augure ? Quel dirai-je qu’est cet enfant de Div ? Dirai-je que c’est un léopard à deux couleurs, ou un Péri ?