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ronne ; c’est à moi de faire prospérer ce qui est bon, j’ai le pouvoir de faire le mal. C’est moi qui cherche la vengeance dans la nuit sombre ; je suis comme le feu Berzin le dévorant. Je suis le maître du glaive et du soulier d’or, je porte haut l’étendard de Kaweh, je perce de ma lumière les brouillards, je lève l’épée, je n’épargne pas la vie dans le combat. Au temps des fêtes, mes deux mains sont comme la mer ; et quand je monte à cheval, s’élève le souffle du feu. J’empêcherai les méchants de faire le mal ; dans ma vengeance, je teindrai la terre en couleur de brocart, je pèse dans ma main la massue, je montre ma couronne, et, assis sur mon trône d’ivoire, j’illumine mes royaumes. Mais avec tout ce pouvoir je suis un esclave, je suis le serviteur du Créateur. Frappons tous, en pleurant, nos visages de nos mains, et que tous nos discours aient Dieu pour sujet. C’est lui qui m’a donné la couronne,le trône et l’armée ; c’est lui qui m’accorde sa grâce et qui est mon asile. Je suivrai la voie de Feridoun l’illustre, car mon grand-père était vieux, et je suis jeune. Quiconque dans les sept zones de la terre se détournera du vrai chemin et reniera la foi ; quiconque traitera mal un pauvre ou fera souffrir un des siens, ou lèvera la tête avec arrogance à cause de ses trésors, ou affligera un malheureux, je les tiendrai tous pour des infidèles, pour plus mauvais