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plein de prudence et de bienveillance dont la bouche était remplie de paroles douces ; tous le prièrent d’aller en toute hâte auprès du roi Minoutchehr, de lui parler au nom de l’armée, et de dire : « Nous sommes tous des hommes sans importance, noue ne possédons la terre que sous tes ordres ; quelques-uns de nous ont des troupeaux, d’autres des terres ensemencées et des maisons. Mais nous n’avons eu aucune liberté dans cette guerre, il fallait y aller par ordre du roi. Nous ne sommes venus au combat que comme soldats, mais non de notre volonté et par désir de vengeance. Maintenant nous sommes tous les esclaves du roi, notre tête est soumise à ses ordres et à sa volonté. S’il veut se venger et verser notre sang, nous n’avons pas la force de le combattre. Nous, les chefs de l’armée, sommes venus tous auprès du roi, nous tous sommes venus dans notre innocence. Il peut faire tout ce qu’il désire, il est le maître de nos âmes innocentes. » Le sage prononça ces paroles, et le roi lui prêta l’oreille avec étonnement, puis il lui répondit : « Je foulerai aux pieds tout désir de vengeance, je rendrai glorieux mon nom par ma clémence. Que tout ce qui n’est pas dans la voie de Dieu, que tout ce qui est dans la voie d’Ahrimart et du mal, s’éloigne de mes yeux ! que le corps des Divs soit affligé de maux ! Écoutez, vous tous, que vous soyez mes ennemis, que vous soyez mes amis