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leurs troupes, et se préparèrent avec ardeur pour une attaque nocturne. Mais aussitôt que les espions en eurent nouvelle, ils accoururent vers Minoutchehr et lui racontèrent ce qu’ils avaient entendu, pour qu’il disposât son armée. Le prince les écouta et leur prêta attention, puis il s’occupa avec prudence des moyens de défense. Il donna le commandement de toute l’armée à Karen, et choisit pour lui-même une place pour une embuscade. Parmi les chefs pleins de renom, il en prit trente mille braves, vaillants et armés de poignards. Il trouva une place convenable pour une embuscade, et vit que les cavaliers étaient pleins d’ardeurs et tels qu’il en avait besoin. Tour, quand la nuit fut devenue sombre, s’avança avec cent mille hommes ceints pour le combat, résolus et préparés à tenter l’attaque nocturne, et levant leurs lances jusqu’aux nuages ; mais, lorsqu’il arriva, il vit l’armée en ordre et des étendards brillants devant elle. Il vit qu’il ne lui restait qu’à combattre et à lutter, et éleva le cri de guerre au milieu de ses troupes. L’air devint comme un nuage par la poussière des cavaliers, et les épées d’acier parurent comme des éclairs brillants ; on aurait dit que l’air était tout embrasé et que, resplendissant comme le diamant, il brûlait la surface de la terre. Le bruit de l’acier pénétrait les cerveaux, le feu et le vent se levaient vers le ciel. Le roi sortit de son embuscade, et Tour ne vit plus