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amis, nommé Mahek, se chargea de remettre à Mahmoud l’épisode de Rustem et d’Isfendiar. Le sultan reçut alors le poëte éconduit, et, l’ayant interrogé, frappé des connaissances sur l’ancienne histoire de la Perse qu’il avait déployées, le présenta aux sept concurrents qui s’étaient essayés sur le Livre des Rois, avant de le renvoyer avec des présents. Un autre jour, Mahmoud lui fit improviser un tétrastique en l’honneur d’un de ses favoris, Ayaz, et aurait été si content de la manière dont le poëte s’était acquitté de cette tâche, qu’il lui aurait donné le surnom de Firdousi (le Paradisiaque), disant qu’il avait converti rassemblée en un paradis.

Dans une des premières assemblées auxquelles il assistait eut lieu probablement le défi demeuré célèbre que lui portèrent trois des principaux poètes de la cour, Ansari, Farroukhi et Asdjedi. Ils commencèrent un tétrastique rimant sur la syllabe schen, et employèrent, dans les trois premières lignes, les seuls mots de la langue persane qui se terminent par cette syllabe. Quand vint le tour de Firdousi, la grande connaissance des traditions qu’il possédait le tira d’embarras, lui fournissant, comme dernière rime, le nom propre de Peschen.

C’était l’époque brillante de sa vie : il avait conquis la faveur du prince le plus magnifique de son temps, tous les matériaux que Mahmoud avait réunis étaient à sa disposition, et le moyen de réaliser