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à Minoutchehr. Mais quand tu y auras réfléchi, quand ta tête aura consulté en secret ton cœur, tu reconnaîtras que c’est une chose immense, et tu trembleras de tes paroles irréfléchies. Quand les bêtes féroces pleureraient sur votre sort jour et nuit, il n’y aurait rien de surprenant, car, depuis la forêt de Narwen jusqu’à la frontière de Chine, tout est rempli de cavaliers prêts pour le combat et d’hommes demandant vengeance ; et quand vous verrez briller autour de l’étendard de Kaweh nos épées d’acier, votre cœur et votre tête trembleront de peur, et vous ne distinguerez plus les monts des vallées. » Kobad alla pour parler au roi, et lui répéta ce qu’il avait entendu de la bouche de ce brave. Minoutchehr sourit en disant : « Il n’y a qu’un insensé qui puisse tenir de tels discours. Que la gloire soit au maître des deux mondes, qui connaît ce qui est manifeste et ce qui est caché. Il sait que je suis le petit-fils d’Iredj ; Feridoun l’illustre est mon garant. Maintenant que nous allons commencer le combat, je prouverai ma naissance et mon origine ; je jure par la puissance de Dieu, créateur du soleil et de la lune, que je ferai voir à Tour ce que je peux, de sorte que ses paupières se fermeront l’une sur l’autre, et que je montrerai à l’armée sa tête séparée du tronc, je vengerai sur lui mon père glorieux, je renverserai de fond en comble son empire. » Il ordonna qu’on