Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme les montagnes. Tous ont le cœur rempli de haine, le front plein de rides : ils ne désirent que le combat. »

Il leur raconta ainsi tout ce qu’il avait vu, et toutes les paroles que Feridoun lui avait dites. Le cœur des deux tyrans trembla de terreur, leur face devint noire, ils restèrent assis à se consulter de toute manière, sans savoir à quoi se résoudre. Alors Tour, s’adressant au puissant Selm, lui dit : « I1 faut renoncer à tout repos et à tout plaisir ; il ne faut pas attendre que les dents de ce jeune lion deviennent aiguës et qu’il acquière de la force. Comment ce prince serait-il sans talent, puisque Feridoun est son conseiller ? quand le grand-père et le petit-fils se concertent, il en sortira quelque œuvre prodigieuse. Il faut nous armer pour le combat, et nous hâter au lieu de tarder. » Ils commencèrent à mettre en mouvement leurs cavaliers, ils rassemblèrent leurs armées en Chine et dans l’Occident. Le pays entier fut rempli de bruit, et les hommes se rendirent de toutes parts auprès d’eux. Leurs armées étaient innombrables ; mais leur étoile était impuissante. Cachées sous leurs casques et leurs cuirasses, accompagnées d’éléphants furieux et de précieux bagages, elles se mirent en marche du Touran vers l’Iran avec les deux assassins, dont le cœur était rempli de haine.